Crédits photo — MetroWest Daily News, Ken McGagh / The Associated Press
La multiplication des alertes et des attaques n’a pas convaincu le président Obama de revoir sa stratégie en matière de lutte contre le terrorisme. Une lutte de l'ombre, une lutte à distance qui passait par des « éliminations ciblées » des principaux leaders présumés d'Al Qaida. L'opacité de cette politique alimentant la polémique sur l'utilisation des drones américains en territoires étrangers. Rompant avec un idéal « de la toute intervention » et de la démonstration de puissance hérités des années Bush, Barack Obama souhaité incarné une nouvelle Amérique sur la scène mondiale. Fini le Gendarme du monde : à la lumière, retour à la diplomatie avec un grand D ; dans l'ombre, retour de la guerre souterraine sans compromis. Jusqu'à ce que surviennent les attentats meurtriers de Boston.
Les attentats de Boston et la nature islamiste des coupables semblent réveiller les vieux démons des États-Unis. Le président Obama se trouve violemment confront" à une triste réalité. Il a échoué dans son entreprise de dédiabolisation des États-Unis post-Bush. La vague d’espoir et de désir de paix qu'a suscité la première élection d'Obama n'est plus. Aujourd'hui, nous sommes loin du 9 octobre 2009, jour où Barack Obama reçut le prix Nobel de la paix - les États-Unis sont de nouveau une cible.
Cette situation repose plus particulièrement sur le monde arabo-musulman, où la désillusion est très grande après le discours historique prononcé par le président Obama, le 4 juin 2009, depuis l’Université du Caire en Égypte. Le nouveau départ promis par le chef d’État américain n’a pas eu lieu, révélant les défaillances stratégiques du président Obama envers le monde arabo-musulman. L’analyse stratégique des attentats de Boston confirme l’échec de la politique de la main tendue suivie par l’administration en place à l’égard du monde musulman.
Les attentats de Boston et la nature islamiste des coupables semblent réveiller les vieux démons des États-Unis. Le président Obama se trouve violemment confront" à une triste réalité. Il a échoué dans son entreprise de dédiabolisation des États-Unis post-Bush. La vague d’espoir et de désir de paix qu'a suscité la première élection d'Obama n'est plus. Aujourd'hui, nous sommes loin du 9 octobre 2009, jour où Barack Obama reçut le prix Nobel de la paix - les États-Unis sont de nouveau une cible.
Cette situation repose plus particulièrement sur le monde arabo-musulman, où la désillusion est très grande après le discours historique prononcé par le président Obama, le 4 juin 2009, depuis l’Université du Caire en Égypte. Le nouveau départ promis par le chef d’État américain n’a pas eu lieu, révélant les défaillances stratégiques du président Obama envers le monde arabo-musulman. L’analyse stratégique des attentats de Boston confirme l’échec de la politique de la main tendue suivie par l’administration en place à l’égard du monde musulman.
L'échec de politique de la main tendue du président Obama
Les attentats de Boston et les différentes tentatives qui les ont précédés confirment le constat que le président Obama n’a pas réussi à redorer l’image des États-Unis dans le monde. Pire encore, la popularité des États-Unis n’a pas cessé de rétrograder depuis que le président Obama est au pouvoir.
Ce constat apparaît plus pertinent dans le monde arabe où les États-Unis d’Obama sont de plus en plus impopulaires. Barack Obama a déçu sur des dossiers importants, comme la reconnaissance de la Palestine. Plus problématique encore, le président américain a toujours considéré que l’avenir de son pays n’était pas lié au monde arabo-musulman, mais plutôt à la région de l’Asie-Pacifique, ce qui l’amène à négliger un hypothétique rapprochement avec le monde arabo-musulman. Ceci dans une période pourtant cruciale marquée par l'avènement des gouvernements islamistes dans la majorité des pays de la région. La célèbre réponse au président égyptien dans laquelle le président Obama avait déclaré que « l’Égypte n’est pas un allié ni un ennemi » résume parfaitement cette situation.
Ce constat apparaît plus pertinent dans le monde arabe où les États-Unis d’Obama sont de plus en plus impopulaires. Barack Obama a déçu sur des dossiers importants, comme la reconnaissance de la Palestine. Plus problématique encore, le président américain a toujours considéré que l’avenir de son pays n’était pas lié au monde arabo-musulman, mais plutôt à la région de l’Asie-Pacifique, ce qui l’amène à négliger un hypothétique rapprochement avec le monde arabo-musulman. Ceci dans une période pourtant cruciale marquée par l'avènement des gouvernements islamistes dans la majorité des pays de la région. La célèbre réponse au président égyptien dans laquelle le président Obama avait déclaré que « l’Égypte n’est pas un allié ni un ennemi » résume parfaitement cette situation.
Pour ne rien arranger, l’impopularité américaine dans le monde arabo-musulman fut réalimentée par le très controversé film antiislam « Innocence of Muslims ». Dans la confusion la plus totale, et par l'incapacité de la diplomatie américaine à rapidement condamner ce film, l'antiaméricanisme a pu s'enflammer. Plusieurs ambassades américaines ont été brûlées dans plusieurs pays arabes (Tunisie, Égypte…), plusieurs diplomates ont été blessés. L’ambassadeur américain en Libye, J. Christopher Stevens, ainsi que trois fonctionnaires américains ont trouvé la mort, assassinés. Ce n'est plus de la déception, c'est de la haine.
L' American Arab Institute .legrandsoir.info/obama-les-etats-unis-et-le-monde-musulman-l-animosite-est-en-hausse-the-guardian.html révèle, dans une enquête, que « dans le monde Arabe, le taux d’avis favorables aux États-Unis a dégringolé. Dans la plupart des pays sondés, le niveau est plus faible qu’à la fin de la présidence Bush et plus faible que le taux d’avis favorables à l’Iran ».
Ainsi, il apparaît évident que les attentats de Boston ne sont pas nés d’ex nihilo, mais résultent de l’échec de la stratégie du président Obama envers le monde arabo-musulman. Cet échec a conduit au renforcement du sentiment antiaméricain dans cette région du monde, d’où la nécessité d’une réaction adaptée.
L' American Arab Institute .legrandsoir.info/obama-les-etats-unis-et-le-monde-musulman-l-animosite-est-en-hausse-the-guardian.html révèle, dans une enquête, que « dans le monde Arabe, le taux d’avis favorables aux États-Unis a dégringolé. Dans la plupart des pays sondés, le niveau est plus faible qu’à la fin de la présidence Bush et plus faible que le taux d’avis favorables à l’Iran ».
Ainsi, il apparaît évident que les attentats de Boston ne sont pas nés d’ex nihilo, mais résultent de l’échec de la stratégie du président Obama envers le monde arabo-musulman. Cet échec a conduit au renforcement du sentiment antiaméricain dans cette région du monde, d’où la nécessité d’une réaction adaptée.
Quelle réaction stratégique pour le président Obama ?
Crédits photo — Jewel Samad / AFP
Les attentats de Boston ont pris de court un président qui a établi sa réputation sur le fait qu'il était le président qui « a éloigné la menace terroriste du sol américain » et qui a contribué à « mettre Al Qaida sur le chemin de la défaite ».
Le président Obama devra faire face à ses opposants qui critiquent sa politique trop douce, sa politique d'indulgence envers le monde arabo-musulman. Selon John McCain,, cette stratégie a conduit à affaiblir les États-Unis face à ses ennemis permettant, ainsi, de ressusciter les groupes djihadistes - tel Al Qaida - qui « montent en puissance en Irak, en Afghanistan, en Afrique du Nord au Mali et en Libye ».
Le président Obama est, ainsi, confronté à la même situation que son prédécesseur au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Il se trouve devant un dilemme stratégique très important, comme l’explique Bruce Hoffman : « l’effet de ces explosions va être d’autant plus important que le président Obama était parvenu jusqu’à présent à mettre la guerre antiterroriste derrière nous ».
Le président Obama devra faire face à ses opposants qui critiquent sa politique trop douce, sa politique d'indulgence envers le monde arabo-musulman. Selon John McCain,, cette stratégie a conduit à affaiblir les États-Unis face à ses ennemis permettant, ainsi, de ressusciter les groupes djihadistes - tel Al Qaida - qui « montent en puissance en Irak, en Afghanistan, en Afrique du Nord au Mali et en Libye ».
Le président Obama est, ainsi, confronté à la même situation que son prédécesseur au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Il se trouve devant un dilemme stratégique très important, comme l’explique Bruce Hoffman : « l’effet de ces explosions va être d’autant plus important que le président Obama était parvenu jusqu’à présent à mettre la guerre antiterroriste derrière nous ».
Devant cette situation, il ne serait guère surprenant de constater un revirement de la vision stratégique internationale de l’actuel locataire de la Maison Blanche durant son second mandat, car « un événement de ce genre a le pouvoir de complètement changer l’ordre de l’ordre du jour présidentiel et national ».
En d’autres termes, le président Obama pourrait replacer la lutte contre le terrorisme à la tête de ses priorités, d’ailleurs, la première réaction du président Obama aux attentats de Boston était le renforcement de la coopération entre les États-Unis et la Russie en matière de lutte contre le terrorisme.
Cependant, ce retournement stratégique ne doit pas conduire au rapprochement entre le président Obama et les conservateurs. Au contraire, le chef d’État américain a l’obligation, durant son second mandat, de renforcer la sécurité de son pays en commençant par rétablir la confiance avec la population arabo-musulmane et restaurer l’image pacifique des États-Unis dans cette région du monde.
Justement, la restauration de la popularité des États-Unis dans le monde arabe constitue désormais un enjeu de sécurité vital pour l’administration en place. Le Pentagone lui-même avait indiqué dans ses différents rapports que la « cause du terrorisme était l’attitude négative envers les États-Unis », ce qui exige un redressement de la diplomatie américaine dans le monde musulman.
Pour ce faire, il s’agit d’éviter l’acharnement contre les populations musulmanes et éloigner les stéréotypes qui entourent cette question, ce que le président Obama a bien compris en appelant son peuple à « minimiser le lien entre Islam et terrorisme ».
Il faut que le président Obama développe son intérêt envers cette région du monde et être à l’écoute des populations arabo-musulmanes loin des intérêts stratégiques qui caractérisent la politique américaine. Ce n’est plus un choix, mais plutôt une nécessité, car la lutte contre le terrorisme n’est pas une affaire américaine ni arabo-musulmane, mais celle de la communauté internationale dans son ensemble.
En d’autres termes, le président Obama pourrait replacer la lutte contre le terrorisme à la tête de ses priorités, d’ailleurs, la première réaction du président Obama aux attentats de Boston était le renforcement de la coopération entre les États-Unis et la Russie en matière de lutte contre le terrorisme.
Cependant, ce retournement stratégique ne doit pas conduire au rapprochement entre le président Obama et les conservateurs. Au contraire, le chef d’État américain a l’obligation, durant son second mandat, de renforcer la sécurité de son pays en commençant par rétablir la confiance avec la population arabo-musulmane et restaurer l’image pacifique des États-Unis dans cette région du monde.
Justement, la restauration de la popularité des États-Unis dans le monde arabe constitue désormais un enjeu de sécurité vital pour l’administration en place. Le Pentagone lui-même avait indiqué dans ses différents rapports que la « cause du terrorisme était l’attitude négative envers les États-Unis », ce qui exige un redressement de la diplomatie américaine dans le monde musulman.
Pour ce faire, il s’agit d’éviter l’acharnement contre les populations musulmanes et éloigner les stéréotypes qui entourent cette question, ce que le président Obama a bien compris en appelant son peuple à « minimiser le lien entre Islam et terrorisme ».
Il faut que le président Obama développe son intérêt envers cette région du monde et être à l’écoute des populations arabo-musulmanes loin des intérêts stratégiques qui caractérisent la politique américaine. Ce n’est plus un choix, mais plutôt une nécessité, car la lutte contre le terrorisme n’est pas une affaire américaine ni arabo-musulmane, mais celle de la communauté internationale dans son ensemble.